Agnès GEOFFRAY
Agnès GEOFFRAY
Les Guérillères
12.09 -17.11.2024
Sur les murs de Contretype, la photographe Agnès Geoffray (1973) célèbre en noir et blanc les femmes indomptables. Ces combattantes qui depuis la nuit des temps ont refusé de courber l’échine. Cœurs et corps battant, elles n’ont cessé de réclamer la place qu’elles méritent dans le monde. Sophie Soukias (BRUZZ Select)
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EN
On the walls of Contretype, photographer Agnès Geoffray (1973) celebrates indomitable women in black and white. These fighters who, since the dawn of time, have refused to bow down. With beating hearts and bodies, they have never ceased to demand the place they deserve in the world. Sophie Soukias (BRUZZ Select)
Textes
Français
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Dans une posture d’iconographe, je sonde, élabore et réactive les images. Par le biais de mises en scène, de réappropriations ou d’associations photographiques ou textuelles, je révèle un univers de tensions - latentes et mystérieuses. A travers la photographie et le texte (installation, objet, performance...) mon travail interroge la survivance des gestes et postures archétypiques qui puisent leur source dans un répertoire hétérogène : la mythologie, le conte, le fait-divers, les faits historiques et la photographie de presse.
Mon travail s’attache à une dimension poétique des images et des textes, proche d’un lyrisme documentaire... S’élaborant souvent au départ de sources d’archives, mes propositions résultent d’un processus de reconstruction fictionnalisée et interrogent l’idée de réminiscence. Ces récits, ces images que l’on assimile malgré nous, s’ancrent dans nos mémoires, de façon consciente ou inconsciente, et véhiculent l’idée d’une intimité collective, d’un référent commun. Réactiver ce sentiment est une des modalités privilégiées de ma pratique. Glanées au hasard d’un livre, d’internet ou d’archives diverses, je rejoue et réinvente les images qui nous environnent quotidiennement, amorçant ainsi des métamorphoses infinies et invitant le spectateur à reconsidérer sa mémoire.Agnès Geoffray
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« ... À la croisée de la photographie, de la sculpture et des installations, Agnès Geoffray sonde, élabore et réactive des textes et des images. Par le biais de mises en scène, de réappropriations ou d’associations, elle révèle un univers de tensions, latentes et mystérieuses. S’élaborant souvent au départ de sources d’archives, ses propositions résultent d’un processus de reconstruction fictionnalisée et interrogent l’idée de réminiscence. Ces récits, ces images que l’on assimile malgré nous, s’ancrent dans nos mémoires, de façon consciente ou inconsciente, et véhiculent l’idée d’une intimité collective, d’un référent commun. Réactiver ce sentiment est une des modalités privilégiées de sa pratique. Glanés au hasard d’un livre, d’internet ou d’archives diverses, elle rejoue et réinvente les textes et les images qui nous environnent quotidiennement, invitant le spectateur à reconsidérer sa mémoire. (...)
Les photographies d’Agnès Geoffray ont une apparence délibérément fantasmagorique, qui n’est pas (ou ne semble pas) mise en scène, et une qualité qui ne semble pas trop se préoccuper de la nature du médium. En d’autres termes, elles sont potentiellement « non médiatisées », bien qu’il s’agisse aussi clairement d’une fiction. Ni « photographies » ni « images fixes » (auxquelles elles ressemblent également), elles sont prises dans une étrange dramatisation de la peur, de la désolation, de la terreur et de l’horreur, autant de tropes qui forment la substance d’un enthousiasme insouciant typique de l’imagerie journalistique contemporaine... »
d’après Nicolaus Schafhausen,
Art Center Witte de With, Rotterdam -
Contretype / Centre d’art pour la photo- graphie contemporaine présente une exposition personnelle d’Agnès Geoffray. Intitulée Les Guérillères, cette exposition se déroulera du 12 septembre au 17 novembre 2024.
Retournée à Paris après plusieurs années passées à Bruxelles, Agnès Geoffray est bien connue de la scène belge . Elle a notamment engagé une collaboration au long terme avec la maison d’édition La Lettre Volée, avec laquelle elle a publié 4 livres.
Agnès Geoffray développe une démarche artistique singulière qui conjugue la photographie avec d’autres médiums, dont le langage, et qui repense sa présentation selon des modalités variées. Tout en restant liée aux modalités classiques de la photo et de la prise de vue, elle travaille aussi avec des images d’archives et des images récupérées, dans lesquelles elle s’attache à subvertir la représentation pour en faire surgir des souvenirs et des réminiscences, comme autant de troublantes fictions. Représenté comme un organisme où se révèlent et se cristallisent des tensions physiques et mentales, le corps apparaît comme une figure centrale de son travail. Pour Agnès Geoffray, le sujet est l’opportunité d’instaurer une relation au réel qui s’émancipe de l’instant présent pour aller investiguer des mémoires sans âge, individuelles ou collectives, sociales ou culturelles, conscientes ou inconscientes.
Le titre de l’exposition, Les Guerillères, est emprunté à l’ouvrage éponyme de Monique Wittig, paru en France en 1969. Romancière, philosophe, théoricienne et militante féministe, Monique Wittig a considérablement marqué la théorie féministe grâce au concept de « contrat hétérosexuel ». Son œuvre littéraire se caractérise par une recherche stylistique et sémantique à même de dépasser la distinction de genre. Envisageant la femme comme une figure de résistance et de lutte contre l’aliénation, l’exposition Les Guerillères s’inscrit délibérément dans la dynamique sociétale actuelle de l’empouvoirement, tout en évitant les cli- chés et les caricatures.
Soucieuse d’expliciter sa recherche dans divers médiums, Agnès Geoffray conçoit également des performances et des installations. L’exposition Les Guérillères se déploiera sous la forme d’une installation spatiale associant photos et textes. Elle sera aussi l’opportunité de présenter la performance Fléau, écrite par Agnès Geoffray en 2021, en partenariat avec le Centre culturel Jacques Franck à Saint-Gilles, ainsi que la conférence- performance Elles Obliquent Elles Obstinent Elles Tempêtent, qu’elle a conçue avec l’historienne de l’art Vanessa Desclaux.
Olivier Grasser, directeur
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« ... Le travail d’Agnès Geoffray oscille entre réalité et fiction, entre situations quotidiennes et impensables. Ses photographies, installations et vidéos associent l’inconnu et le terrifiant, comme dans les contes de fées populaires. Une fascination pour les traces visibles et invisibles du désordre, voire du désastre, dans des situations et des événements quotidiens sous-tend les textes, photographies et vidéos. (...) Agnès Geoffray construit un passé imaginaire. Elle s’approprie des images et des scènes de la mémoire collective et veut attirer l’attention sur le sens réel des événements évoqués par les mots et les images... »
d’après Eva Wittocx, Art center STUK, Leuven
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« ... Les photographies très chargées d’Agnès Geoffray sont imprégnées d’un pouvoir évocateur d’associations sombres. Dans ces photographies, le temps, le lieu et les circonstances ne sont pas indiqués, mais laissés ouverts à l’hypothèse. Imprégnés d’un profond sentiment d’inquiétude et de malaise, ces images fonctionnent comme les fragments d’un puzzle qui peuvent donner des indices sur des situations qui ont pu ou pourraient tourner mal, voire violemment. Le travail d’Agnès Geoffray trouve ses racines conceptuelles dans des faits divers angoissants, du genre de ceux qui ne font pas la une des journaux. Le contenu inquiétant de ces faits divers est ensuite librement «traduit» en images puissantes, délibérément ambiguës, dans lesquelles se déroule une narration latente et suggestive. Sous ce qui est visible dans chaque image, un «double» visuel est évoqué, qui insinue des situations ou des circonstances troublantes. (...)
Comme dans la plupart de ses photographies,il ne se passe rien en réalité, mais la force de l’image réside dans sa capacité à évoquer de multiples associations, donnant l’impression que quelque chose d’important ou d’inquiétant va se produire ou s’est produit. (...) En ce sens, toutes les photographies de d’Agnès Geoffray peuvent être considérées comme des lieux latents de devenir et des équivalents spatiaux représentant nos peurs d’enfants ou nos pires cauchemars d’adultes. Mais au- delà de leur impact visuel sinistre et immersif, ses photographies ouvrent finalement un espace à l’imagination et à la fiction, et dans cet espace, les possibilités d’interprétation sont illimitées... »d’après Katerina Gregos, Independant curator, Bruxelles
English
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Adopting the posture of an iconographer, I probe, elaborate and reactivate images. Through staging, re-appropriation and photographic or textual associations, I reveal a world of tensions - latent and mysterious. Through photography and text (installation, object, performance...) my work questions the survival of archetypal gestures and postures that draw their source from a heterogeneous repertoire: mythology, tales, news stories, historical facts and press photography. My work focuses on the poetic dimension of images and texts, verging on documentary lyricism...
Often based on archive sources, my work results from a process of fictionalised reconstruction and questions the idea of reminiscence. These stories, these images that we assimilate in spite of ourselves, anchor themselves in our memories, consciously or unconsciously, and convey the idea of a collective intimacy, a common referent. Reactivating this feeling is one of the privileged modalities of my practice. Gleaned at a whim from a book, the internet or various archives, I replay and reinvent the images that surround us on a daily basis, initiating infinite metamorphoses and inviting the audience to reconsider their memory.
Agnès Geoffray
Nederland
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Als iconograaf onderzoek ik beelden, werk ze uit en reactiveer ze. Door middel van enscenering, herbestemming en fotografische of tekstuele associaties onthul ik een wereld van spanningen - latent en mysterieus. Door middel van fotografie en tekst (installatie, object, performance...) bevraagt mijn werk het voortbestaan van archetypische gebaren en houdingen die hun bron putten uit een heterogeen repertoire: mythologie, sprookjes, nieuwsverhalen, historische feiten en persfotografie.
Mijn werk richt zich op de poëtische dimensie van beelden en teksten, dicht bij een documentaire lyriek... Mijn voorstellen, die vaak gebaseerd zijn op archiefbronnen, zijn het resultaat van een proces van gefictionaliseerde reconstructie en stellen het idee van reminiscentie in vraag. Deze verhalen, deze beelden die we ondanks onszelf opnemen, verankeren zich in ons geheugen, bewust of onbewust, en brengen het idee over van een collectieve intimiteit, een gemeenschappelijke referentie. Het reactiveren van dit gevoel is een van de bevoorrechte modaliteiten van mijn praktijk. Willekeurig verzameld uit een boek, het internet of verschillende archieven, speel ik de beelden die ons dagelijks omringen opnieuw af en vind ze opnieuw uit, waarbij ik oneindige metamorfoses in gang zet en de kijker uitnodig om zijn of haar geheugen te heroverwegen.Agnès Geoffray
Articles de presse
Biographie
Agnès Geoffray est diplômée des écoles des Beaux-Arts de Lyon et Paris. Elle a été en résidence à la Rijksakademie à Amsterdam (2002-2003) puis pensionnaire à la Villa Médicis à Rome / Académie de France (2010-2011). Des expositions personnelles au Frac Auvergne, au Point du Jour, à la Galerie Maubert, au Centre Photographique d’Ile-de-France ont accompagné des expositions collectives au Centre Pompidou Paris, aux Rencontres photographiques d’Arles, au Jeu de paume, au Mac Val... Elle a exposé à l’étranger, notamment à la Kunsthalle de Vienne, au Kunsthaus de Zurich, au Witte de With à Rotterdam, au Centre de la photographie à Genève, au Musée de l’Elysée à Lausanne...
Ses travaux font partie de nombreuses collections publiques et privées comme le MNAM Centre Pompidou, le CNAP, le MAC VAL, le Frac Auvergne, le Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA, le Frac Poitou-Charentes, le Musée de l’Elysée, la Fondation Antoine de Galbert, la Collection Neuflize OBC...
Quatre ouvrages monographiques ont été publiés aux éditions La Lettre volée à Bruxelles : Ultieme Hallucinatie, Profond silence, Les Captives et Before the eye lid’s laid.