Charbon blanc
Les montagnes de la Maurienne sont marquées d’ambiguïtés, de contradictions, d’oppositions. Surnommée «la vallée de l’aluminium», l’espace y est maîtrisé et exploité. Le torrent de l’Arc fut propice au développement de l’industrie de l’aluminium grâce à sa capacité à alimenter les usines en hydroélectricité. Nombreuses au XXe siècle, il n’en reste aujourd’hui qu’une, longée par une autoroute – un des seules vallées à en disposer – et bientôt par une ligne de train à grande vitesse, secouée cependant par divers scandales liés à des soupçons de corruption et de dégâts environnementaux.
Même si quelques stations de sports d’hiver parsèment les sommets, la majeure partie de l’espace en Maurienne est de l’ordre de l’inhabitable, correspondant ainsi à l’image romantique d’une nature pure et sublime.
Il s’agissait d’abord pour moi de faire l’expérience physique du paysage. Être dans la montagne, marcher, respirer. C’est devenu comme parcourir cet inhabitable, ce qui ne peut être senti qu’à pied, au plus près de la topographie, immergé dans le paysage.
Ces deux pans du travail sont comme deux couches qui s’ajoutent et se mélangent, comme une marche de reconnaissance du territoire, pour en connaître chaque recoin.
Téo Becher
Le dossier de Téo Becher a été sélectionné par le jury lors de l’édition 2020 des Propositions d’artistes, appel à projets annuel organisé par Contretype.
À l’occasion de l’exposition paraît le livre «Charbon blanc» de Téo Becher aux Editions Le Bec en l’air, Marseille, avec l’aide de Contretype, Bruxelles.
Website: www.teobecher.be
© Téo Becher, sans titre, série Charbon blanc, 2017, 80 x 65 cm / © Téo Becher, sans titre, série Charbon blanc, 2016, 80 x 65 cm / © Téo Becher, sans titre, série Charbon blanc, 2018, 80 x 65 cm